13/01/2016
Algérie

Le pays a consacré environ 5 milliards USD aux projets d'assainissement entre 2000 et 2013

L'Algérie a investi 450 milliards de dinars dans la réalisation de
projets de réseaux d'assainissement et de stations d'épuration entre
2000 et 2013, et ambitionne d'atteindre l'objectif zéro rejets d'eaux
usées à l'horizon 2030, selon des chiffres présentés lundi par le
ministère des Ressources en eau et de l'Environnement.

Les dépenses affectées à l'assainissement (réseau et traitement) ont
totalisé 450 milliards DA entre 2000 et 2013, selon un document sur le
Schéma national de développement de l'assainissement (SNDA) remis à la
presse lors d'une journée technique sur la restitution de l'étude
relative à ce schéma réalisée dans le cadre du programme de l'Union
européenne (EAU II). Ces investissements se sont traduits par des "avancées significatives"
en matière de raccordement des populations au réseau d'assainissement
dont le taux a atteint 94 % dans les zones urbaines et 80 % dans les
zones rurales. L'Algérie compte actuellement 171 stations d'épuration
des eaux usées (STEP) d'une capacité de 900 millions m3/an contre 10
stations seulement en 2000. "Ces efforts ont permis de passer d'une
capacité totale nationale de traitement de 1,3 million d'équivalent
habitants en 2000 à une capacité de 12,4 millions d'équivalent habitants
en 2013"
, selon ce document élaboré par le ministère et l'UE.
Néanmoins, l'assainissement demeure un défi majeur que l'Algérie devrait
relever dans les 15 prochaines années, en raccordant toute sa
population au réseau d'assainissement et à celui d'épuration et parvenir
ainsi à réaliser le sixième objectif du développement durable des
Nations unies à l'horizon 2030 relatif au raccordement de l'ensemble de
la population à l'eau potable et à l'assainissement. "C'est pourquoi
l'assainissement est considéré maintenant comme étant le défi le plus
important que nous ayons à relever dans les prochaines années"
, a indiqué le secrétaire général du ministère, El Hadj Belkateb.

Si 94 % de la population est connectée au réseau d'assainissement
actuellement, 40 % seulement est raccordée aux stations d'épuration.
L'objectif étant de relever ces taux à 100 % au niveau national à
l'horizon 2030 afin de garantir la protection des ressources en eau, la
réduction des maladies à transmission hydrique et assurer la dépollution
du littoral. C'est dans cette optique que s'inscrit l'étude relative au
SNDA réalisée par des experts algériens et européens et visant à mettre
en place une stratégie nationale en matière d'assainissement. "Cette
étude vise l'extension du plan national de l'eau et définit la
politique du secteur à long terme sur la préservation de la ressource en
eau et la stratégie nationale d'intervention en matière de traitement
des eaux usées au niveau du bassin hydraulique"
, explique M.
Belkateb. L'expertise dotera aussi le secteur d'assainissement d'un
outil informatique performant qui permettra de disposer d'une base de
données dynamique et de faire des simulations de l'impact de la
pollution sur les milieux récepteurs grâce à module de calcul qui va
identifier des travaux recommandés à l'horizon 2030, a-t-il encore
expliqué.

L'autre défi "majeur" du secteur réside dans la valorisation des
eaux épurées et des boues issues des STEP. Les responsables du programme
EAU II ont recommandé, à cet effet, la nécessité de réglementer
l'utilisation des boues au vu des conséquences qu'elles pourraient avoir
sur l'environnement. Actuellement ces boues sont jetées dans les
centres d'enfouissement techniques (CET) ce qui est interdit par la loi,
alors que celle-ci recommande de valoriser les déchets ou rejets
valorisables, souligne Hassina Hammouche, directrice du programme Eau
II. Elle a fait savoir qu'une norme algérienne relative à l'utilisation
de ces boues dans l'agriculture est en cours d'élaboration par un groupe
de travail multidisciplinaire au niveau de l'Institut algérien de
normalisation (IANOR).

Le programme d'appui au secteur de l'eau et de l'assainissement EAU II
est cofinancé à hauteur de 30 millions d'euros par l'UE et 10 millions
par l'Algérie. Il soutient en particulier la mise en œuvre de la
stratégie nationale d'assainissement.

Algérie Presse Service (Alger) – AllAfrica 21-12-2015